Limiter la dérive de pulvérisation permet d’optimiser la qualité des traitements en limitant les pertes de produits. D'autre part, elle réduit les risques d’impacts sur l’environnement, sur la santé et sur les cultures avoisinantes.
Pour rappel, la dérive de pulvérisation est le transport de gouttelettes de bouillie phytopharmaceutique par voie aérienne, en dehors de la parcelle traitée, lors de l’application d’un produit. Pour la limiter, il est nécessaire de travailler dans de bonnes conditions, d’adapter sa technique et son matériel, et de veiller à protéger ce qui ne doit pas être traité.
Réduire la dérive à la source
Une série de mesures visent à limiter la dérive par le respect de conditions d’application ou par l’utilisation de matériel « anti-dérive ».
Adapter sa pulvérisation aux conditions météo
La vitesse du vent, la température et l’humidité relative de l’air sont les principaux facteurs influençant la dérive. Même si ils ne peuvent pas être maîtrisés, il importe de les prendre en considération avant tout traitement. Il est interdit de commencer à pulvériser si la vitesse du vent est supérieure à 20 km/h.
Pour en savoir plus, consultez la fiche technique bonnes conditions de pulvérisation.
Maîtriser la technique de pulvérisation
Contrairement aux conditions météo, la technique de pulvérisation utilisée peut être maitrisée par l’applicateur.
- Pour limiter la dérive, il est conseillé d’adapter la hauteur des rampes et de réduire la vitesse d’avancement du pulvérisateur afin de limiter la prise au vent des gouttelettes de pulvérisation.
- Le type de buse, leur calibre et la pression de travail influencent la taille des gouttes produites. Plus les gouttes sont grosses, moins elles sont sensibles à la dérive.
En Belgique, l’utilisation de matériel permettant de réduire la dérive de minimum 50% est obligatoire. Certains produits phyto requièrent 75 ou 90% de réduction de la dérive.
Liste du matériel et des mesures de réduction de la dérive reconnus en Belgique
Pour en savoir plus, consultez notre série de fiches techniques sur la réduction de la dérive de pulvérisation.
Réduire l’exposition à la dérive
Afin de protéger l’eau, les publics vulnérables ainsi que les insectes et plantes non ciblés des effets négatifs de la dérive, plusieurs mesures ont été établies.
Protéger les eaux de surface avec des zones tampon
Le rôle d’une zone tampon est de protéger les organismes aquatiques et, de manière plus générale les eaux de surface, des produits phytopharmaceutiques (PPP) entrainés par la dérive de pulvérisation.
En Wallonie, doivent être respectées : les zones tampon minimales (mesure régionale) et les zones tampon étiquettes (mesure fédérale). Ces zones tampon s’appliquent le long des cours d’eau, plans d’eau, fossés et des routes ou terrains équipés d’un filet d’eau.
Pour en savoir plus, consultez notre page consacrée à ces deux types de zones tampon à respecter.
Depuis le 1er octobre 2021, un couvert végétal permanent, herbacé et/ou ligneux, doit être respecté le long des terres de culture bordant un cours d’eau, sur une largeur de 6 mètres mesurée à partir de la crête de berge.
Pour en savoir plus, consultez notre page sur les couverts végétaux permanents en bord de cours d'eau (CVP)
Protéger les insectes et plantes non ciblés en bord de champ
L’étiquette de certains produits indique que, lors de leur application, du matériel garantissant un pourcentage « minimum» de réduction de la dérive doit être utilisé.
Cette mesure vise à protéger les insectes et les plantes non ciblés présents en bord de champ. Elle doit être appliquée sur la totalité des parcelles traitées, qu’elles soient ou non situées le long d’une eau de surface.
Exemple : zone tampon de 10 m avec technique réduisant la dérive de minimum 90%.
Consultez « Zones tampon par culture » pour identifier facilement les produits nécessitant l’utilisation d’un % minimum de réduction de la dérive.
Protéger les publics vulnérables
Plusieurs mesures ont été définies afin de protéger les publics vulnérables. Parmi elles, l’interdiction de pulvériser à moins de 50 mètres de la limite foncière :
- des cours de récréation et espaces habituellement fréquentés par les élèves dans l’enceinte des écoles et internats
- des espaces habituellement fréquentés par des enfants dans l’enceinte des crèches et des infrastructures d’accueil de l’enfance
Cette mesure n’est d’application que durant les heures de fréquentation de ces lieux.
FAQ - Réduction de la dérive
Non. La présence d’une haie entre une zone traitée et une zone sensible* n’est pas reconnue comme une mesure anti-dérive, lorsque la pulvérisation est dirigée verticalement vers le sol. Elle ne peut donc pas être utilisée pour réduire la largeur d’une zone tampon spécifique. *Zone sensible = eau de surface ou surface pour laquelle le risque de ruissellement vers les eaux de surface est élevé.
Les zones tampon minimales (mesure régionale) doivent être respectées en tout temps, que de l’eau soit présente ou non au moment de la pulvérisation.
Les zones tampon spécifiques, mentionnées dans l’acte d’agréation et sur l’étiquette des produits phyto, (mesure fédérale) doivent être respectées uniquement lorsque de l’eau est présente en surface au moment de la pulvérisation.
La réglementation sur les zones tampon (l'AGW du 11/07/2013) n'impose pas d'enherbement.
Toutefois : Depuis le 1er octobre 2021, lorsqu'une terre de culture borde un cours d'eau, un couvert végétal permanent, composé de végétation ligneuse et/ou herbacée, doit être respecté sur une largeur de six mètres à partir de la crête de la berge. (Source : Décret du 2 mai 2019 relatif à la protection de la ressource en eau).
1. Cette obligation ne concerne pas les parcelles exploitées en agriculture biologique ou en conversion bio.
2. L’autorité fédérale peut imposer, pour certains produits, l’enherbement de la zone tampon (ex : produits à base de terbuthylazine).
Pour plus d’information, consultez le document « FAQ bande enherbée pour produits phytopharmaceutiques à base de terbuthylazine » sur www.phytoweb.be.
Consultez notre section FAQ - Phyto