Le rôle d’une zone tampon est de protéger les organismes aquatiques et, de manière plus générale les eaux de surface, des produits phytopharmaceutiques (PPP) entrainés par les brumes de pulvérisation.

Qu'est-ce qu'une zone tampon ? 

Une zone tampon est une bande de terrain non traitée établie entre une surface traitée et les eaux de surface OU entre une surface traitée et les surfaces pour lesquelles le risque de ruissellement vers les eaux de surface est élevé.

Il existe deux catégories de zones tampon : les ZT minimales et les ZT étiquettes.  

 

Deux types de zones tampon

En Wallonie, tous les utilisateurs de produits phyto doivent les respecter. Pour une situation et un produit donné, il convient de toujours comparer la largeur de ces deux ZT et de respecter la plus large des deux.

Zones tampon minimales 

Zones tampon étiquettes

Mesures régionales

Mesures fédérales

Ces zones tampon ne sont pas liées au produit utilisé. Leur largeur, de 1 à 6 mètres (en grandes cultures), dépend de la zone sensible à protéger (plan d’eau, cours d’eau, fossé, voirie équipée d’un collecteur, etc). 
Ces zones tampon sont spécifiques aux produits. Elles sont mentionnées sur leur étiquette et peuvent également être consultées sur Phytoweb. Elles ne s’appliquent que si de l’eau est présente au moment de la pulvérisation sauf le long des voiries équipées d’un collecteur.
Leur largeur est définie par le Comité d’agréation des pesticides à usage agricole sur base d’une analyse de risque. Plus un produit présente une écotoxicité élevée pour les organismes aquatiques, plus la largeur de la zone tampon à respecter lors de l’application de ce produit sera importante.

Largeurs de zones tampon à respecter selon le type de zone sensible 

Pour les pulvérisations qui ne sont pas dirigées vers le sol

ZT étiquettes : bon à savoir ! 

1. Pour de nombreux produits, des mesures supplémentaires de réduction de la dérive de pulvérisation doivent être appliquées
Exemple : zone tampon de 20 mètres avec technique réduisant la dérive de 75%.
Ces deux mesures (ZT et % anti-dérive) sont complémentaires et indissociables. En effet, dans notre exemple, sans cette réduction de la dérive, la largeur de la ZT devrait être de 30 m avec une technique réduisant la dérive de 50% ou de 40 m en technique classique (0%). (voir tableaux de conversion de la largeur des ZT du SPF).

2. Moyennant l’utilisation de matériel anti-dérive reconnu et le respect de tableaux de conversion des largeurs de zones tampon, dans certains cas, les ZT étiquette peuvent être réduites.
Exemple : une ZT étiquette de 20 mètres avec technique réduisant la dérive de 75% peut être réduite à 10 mètres en utilisant du matériel réduisant la dérive de 90%. Cette réduction ne pourra aller en deçà de la zone tampon minimale (régionale).
Exception : la ZT étiquette ne peut pas être réduite si une bande enherbée est imposée (ex : produits à base de terbuthylazine).

3. Pour protéger les organismes non ciblés en bord de champ, l’utilisation de certains produits requiert l’utilisation de matériel permettant d’atteindre un pourcentage minimum de réduction de la dérive, sur la totalité des parcelles traitées qu’elles soient ou non situées près d’une eau de surface. Si ces produits sont utilisés le long d’une eau de surface, une ZT doit également être appliquée. Celle-ci peut être réduite moyennant l’utilisation d’un matériel permettant d’atteindre un pourcentage de réduction de la dérive supérieur au pourcentage minimum indiqué.
Exemple : une zone tampon de 20 mètres avec technique réduisant la dérive de minimum 90% ne pourra pas être réduite. 

Fiches zones tampon par culture

Afin de résumer cette législation complexe, les fiches "zones tampon par culture" reprennent par culture, la liste des produits agréés et la largeur de la zone tampon à respecter en fonction de la technique de réduction de la dérive utilisée. Ces fiches tiennent compte des ZT minimales et des ZT étiquettes. Elles permettent également d’identifier facilement les produits nécessitant l’utilisation d’un % minimum de réduction de la dérive. 

 

FAQ - Zones tampon

Oui, mais il faut respecter les conditions cumulatives suivantes : - Le traitement doit être limité et localisé ; - Le traitement doit être réalisé au moyen d'un pulvérisateur à lance ou à dos, par injection, par humectation ou par badigeonnage. - Le traitement ne peut être réalisé que contre certains chardons (lanceolatum, arvense, crispus), Rumex (obtusifolius, crispus) et contre les plantes exotiques envahissantes. - Lors des traitements localisés réalisés avec un pulvérisateur à lance oui à dos, la « zone tampon » étiquette mentionnée sur le produit appliqué doit être respectée - Le 1er mètre de zone tampon ne peut jamais être traité en localisé au moyen d’un pulvérisateur à lance ou à dos.

La réglementation sur les zones tampon (l’AGw du 11/07/2013) n’impose pas d’enherbement. Toutefois :

1. Depuis le 1er octobre 2021, lorsqu’une terre de culture borde un cours d’eau, un couvert végétal permanent, composé de végétation ligneuse et/ou herbacée, doit être respecté sur une largeur de six mètres à partir de la crête de la berge. (Source : Décret du 2 mai 2019 relatif à la protection de la ressource en eau). Cette obligation ne concerne pas les parcelles exploitées en agriculture biologique ou en conversion bio.

2. L’autorité fédérale peut imposer, pour certains produits, l’enherbement de la zone tampon (ex : produits à base de terbuthylazine). Pour plus d’information, consultez le document « FAQ bande enherbée pour produits phytopharmaceutiques à base de terbuthylazine » sur www.phytoweb.be.

Non. La présence d’une haie entre une zone traitée et une zone sensible* n’est pas reconnue comme une mesure anti-dérive, lorsque la pulvérisation est dirigée verticalement vers le sol. Elle ne peut donc pas être utilisée pour réduire la largeur d’une zone tampon spécifique. *Zone sensible = eau de surface ou surface pour laquelle le risque de ruissellement vers les eaux de surface est élevé.

Consultez notre section FAQ - Zones tampon

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